Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/227

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malgré des défauts de proportions et une ignorance totale de la perspective — le talent précoce de Simone, qui avait su donner une curieuse expression d’extase aux yeux de ses fauves et une grâce extrême au geste du bras qui tenait l’instrument.

— C’est Orphée, murmura Simone. Les bêtes : je les ai copiées vivantes, au jardin des Plantes.

— Mais vous êtes particulièrement douée, mon enfant ! s’écria Fargeau, intéressé.

Encouragée, la petite sortait d’autres croquis.

Une somptueuse sultane apparut. Elle était peinte à l’aquarelle. La finesse de son profil, le trait sûr du sourcil surmontant la longue paupière brune, frappèrent Maxime. Et les détails ingénieux, le coloris adroitement combiné de son costume chatoyant, dénotaient un sens hâtif du goût et de la mesure.

— Schéhérazade, annonça Simone.

Ensuite, Maxime vit défiler Ali-Baba et les Quarante Voleurs, Bacchus et Silène, Aladin, le Minotaure, Sindbad le marin, la belle Andro-