Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/226

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— J’adore le dessin, les tableaux… Maman me conduit souvent au Musée du Luxembourg… Quand je serai grande, j’irai travailler à l’École des Beaux-Arts pour faire de jolies choses, comme Meissonier…

— Ah ! C’est Meissonier qui obtient vos préférences. Vous me montrerez vos esquisses : moi aussi, j’aime la peinture… Si vous me les apportez, vous aurez votre boîte de couleurs.

— Alors, je cours chercher mes cartons tout de suite… mais vous ne vous moquerez pas de moi ?

L’enfant se précipitait hors de la pièce ; puis revenait presque aussitôt, courbée sous la charge d’un grand portefeuille à dessins. Fargeau, sceptique et complaisant, tendit la main vers les feuilles de papier qu’elle en tirait, une à une. Il se préparait à admirer d’informes gribouillages. Il fut très étonné : le premier dessin représentait un jeune héros, vêtu d’une légère tunique, et jouant de la lyre ; à ses pieds, un lion, un léopard et une panthère, ramassés dans des poses différentes, semblaient l’écouter avec ravissement. Et Maxime constatait —