Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/240

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— Ah !… la rosse !…

Maxime continua :

— Tu connais Clarel, ayant vécu dans son intimité durant deux ans. Ai-je besoin de te décrire la fureur et la haine qu’elle ressentit en t’écoutant ?… Et c’est fort compréhensible. En général, il est périlleux d’entendre quelqu’un parler de vous, lorsqu’il ignore votre présence : cette fois, tu avais forcé la dose habituelle. Francine ne songea plus qu’à se venger de son humiliation. Et voici où mon malheur commence… Je m’étais ingénié à rencontrer Clarel afin de gagner notre pari. Du jour où je fus en relations avec elle, je m’épris ardemment de Francine. J’ai eu bien des aventures, mais je n’ai jamais eu de passion : tu ne peux te rendre compte de ce que ça renferme de désir, de sentiment, d’illusions inassouvies, le premier amour d’un blasé ! Avoir possédé négligemment toutes les femmes et se trouver en face de la Femme ! Être fasciné aussi ingénument qu’un adolescent à l’âge, hélas ! où nous n’avons plus la versatilité de la jeunesse pour nous guérir… Je sais que Francine Clarel est