Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dieu, si mon amitié est capable de t’aider à guérir ton caprice, j’en suis assez heureux pour ne pas me cabrer devant les moyens que j’emploie… Sois l’amant de Francine ; et, après, tu reconnaîtras sans doute qu’elle ne valait point la peine qu’elle a failli nous causer… Je te retrouverai comme avant. Tu seras mon grand, mon fort, mon beau Fargeau… Tu auras de nouveau tes yeux calmes et ta voix limpide… Ces vilains plis s’effaceront des commissures de tes lèvres… Et nous redeviendrons deux copains bien unis. Oh ! mon cher vieux, je sacrifie volontiers mon amour-propre aux pieds d’une jeune gredine, pour replâtrer notre ancien bonheur !

Maxime, ému et honteux, murmura : « Dire que c’est ainsi que tu réponds à ma demi-trahison ! »

D’un élan irrépressible, il se jeta dans les bras de Lorderie et l’embrassa, d’un baiser viril et maladroit qui lui rappelait leur enfance, leurs étreintes bourrues, au collège, lorsqu’ils se réconciliaient à la suite d’une courte dispute…