Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/250

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ventera mille histoires pour expliquer notre histoire… Querelles littéraires… Jalousie d’auteurs… Mais elle… elle qui apprendra notre brouille avec une joie triomphante, crois-tu qu’elle doutera une seconde de toi, lorsque tu lui diras : « Je vous ai obéi… Et Jacques m’a chassé, parce qu’il a tout découvert ? »

— Tu ferais cela ? cria Fargeau. Tu te laisserais passer pour un mari grotesque aux yeux de ton ancienne maîtresse ?… Tu risquerais qu’elle divulguât peut-être…

— Non : je la connais… elle est discrète et ne claironne point ses victoires. Quant à jouer les Dandin aux regards de Francine, je m’en moque !… Ça m’est bien égal qu’elle me croie cocu. J’ai trop de plaisir à penser que la dupeuse sera dupée. Elle ne l’aura pas volé !

Jacques ajouta d’une voix vibrante :

— Et puis, vois-tu, mon ami, ces choses-là n’ont pas d’importance en regard de ton amour… Tu es fou de cette femme, il te la faut… Tant que tu n’auras pas possédé Clarel, tu souffriras le supplice d’un damné. Moi, ça me fait mal de te sentir avoir mal. Ah ! bon