Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/254

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— Savez-vous le nom de la femme, chère amie ?

— Non.

— Ce Lorderie est extraordinaire… On n’a jamais percé le mystère qui entoure ses aventures. Alors que Fargeau a été vu avec une foule de jolies filles dont il pourrait porter les couleurs à sa boutonnière ainsi qu’une brochette de décorations galantes, on a toujours ignoré quelles étaient les maîtresses de Lorderie… En a-t-il seulement ?

Effectivement, Jacques n’étalait point ses amours. Sa prudence personnelle et la sauvagerie taciturne de Francine étaient même parvenues à dissimuler à tous les yeux leur longue liaison de deux années. Au journal, Lorderie passait pour un mari fidèle : c’était la seule originalité qu’on lui découvrît.

Clarel avait observé, logique :

— Je ne comprends guère, Perrault, que vous ne vous expliquiez point les raisons d’agir de ces deux hommes : Fargeau a épousé une femme qui ne sort pas, qui est perpétuellement souffrante ; il a donc toute licence de