Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/255

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s’afficher ; il est peu probable qu’elle apprenne ses infidélités. Au contraire, madame Lorderie, très mondaine, très répandue, fréquente une société malicieuse où la moindre médisance lui serait répétée : Lorderie est obligé de s’astreindre à plus de précautions.

Sur ce, Clarel avait quitté l’Écho National.

Ainsi, une discorde soudaine avait divisé les deux amis, sans motif apparent, au lendemain même de la fameuse nuit… Francine, trépidante, se demanda : « Pourquoi Fargeau n’est-il pas encore venu ? » Elle frémissait d’impatience, éprouvant cette anxiété douloureuse qui précède l’action imminente. À la veille d’un événement prévu et pourtant incertain, que ne donnerait-on pas pour devancer l’heure qui sonnera le glas ou la victoire ?

À bout de forces, la jeune femme entra dans un café et rédigea un billet bref qui fixait un rendez-vous impératif à Maxime, le jour même, le plus tôt possible ; puis, ayant envoyé le chasseur de l’établissement déposer la lettre à l’Écho, Clarel rentra chez elle dans un état de surexcitation nerveuse qui déterminait un