toire. J’avoue toutefois qu’aujourd’hui, je l’aurais bien envoyée en Laponie.
Elle le fixa de ses prunelles élargies et questionna, d’une voix enrouée :
— Qu’est-ce qui s’est passé… Dites ?… Pourquoi n’êtes-vous pas revenu ?
Fargeau pâlit, baissa la tête : c’était l’instant qu’il appréhendait. De ses réponses allait dépendre la conviction de Francine. Il réfléchit : « Ce n’est pas juste de solder la note du plaisir avant d’en avoir touché le bénéfice… Voilà un quart d’heure de Rabelais que l’on me fait payer à échoir. »
Il se décida à marmotter entre ses dents :
— Ce qui s’est passé… Vous devez le savoir aussi bien que moi !
La phrase porta : Clarel rougit légèrement. Elle l’examina d’un regard aigu : la confusion qu’exprimait Fargeau était en effet celle d’un coupable ; dans sa crainte de mal jouer son rôle, il l’incarnait à la perfection : il bégayait son premier mensonge comme il eût avoué péniblement une faute ; et la subtilité de Francine était incapable de discerner la nuance.