Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/275

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sement Francine. Mon cher, vous n’entendez rien au cœur des femmes.

Fargeau riposta, avec une ironie acerbe :

— Tandis que vos propos démontrent que vous connaissez merveilleusement celui de l’homme… Votre condition est naïve… ou atroce… ou hypocrite. J’arrive à me demander si ce n’est pas une façon déguisée de vous refuser, une fois que vous avez satisfait votre esprit vindicatif grâce à ma crédulité…

Francine bondit :

— Apprenez, mon cher, que je ne promets rien que je ne sois prête à tenir… Vous êtes fort capable de m’obéir si telle est votre volonté… À défaut de Vénus, priez Esculape… Et relisez ce passage de L’Art d’aimer, où Ovide chante le miel de l’Hymette… À partir du jour où vous aurez aimé Thérèse (oh ! je n’exige point de preuve : elle sera la première à me le confier et je verrai la joie de ses yeux), je vous attendrai dans ce logis comme le maître d’un soir. Vous avez ma parole d’honneur.