Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/280

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maintenant d’enregistrer consciencieusement ce qu’on allait lui raconter sur cette histoire de fourrure avariée. Elle décrocha le récepteur :

— Allô ?

— Allô… Je parle à mademoiselle Clarel ?

— Oui, cria Thérèse.

— Voici… Je voulais vous écrire… Et puis, je préfère vous dire cela de vive-voix mais pas en votre présence… Alors, j’ai trouvé ce moyen de causer avec vous, sans vous voir.

Thérèse, interloquée, pensa que l’homme d’affaires usait d’un bizarre galimatias. Elle précisa :

— Voyons, monsieur : qu’est-ce que le fourreur a décidé ?

— Le fourreur… Quel fourreur ?

— Vous n’êtes donc pas maître Pradin ?

— Mais non, Francine… C’est moi : Maxime Fargeau.

En l’espace de deux secondes, Thérèse connut ce qu’est la tentation. La loyauté lui ordonnait de rectifier l’erreur, de ne point entendre une conversation qui ne s’adressait pas à elle. Mais Fargeau était l’homme qui