Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/301

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sort, ne me doutant guère du bonheur qui m’attendait : l’homme supérieur, — d’âme assez élevée pour placer son idéal au-dessus de la chair, assez subtil pour savoir deviner le diamant sous la gangue ; — l’homme capable d’apprécier le cœur vibrant qui se cache sous ma pauvre carcasse étriquée, il faut que ce soit justement celui que j’aime depuis si longtemps. Car, c’est de Lui, qu’il s’agit, Francine… Il a senti mon immense amour et il a oublié mon visage. Je n’ai pas voulu que ce fût ce décor habituel qui connût ma joie. Je me sauve dans un petit coin où il me rejoindra aujourd’hui ; un petit coin de la forêt de Fontainebleau, un paysage aimé des peintres. J’y resterai quelque temps. Encore une fois, pardonnez-moi mon contre-ordre. Je suis si heureuse…

« thérèse. »

Clarel murmura, rêveusement :

— Mon Dieu ! Comme il a bien su la leurrer… C’est qu’elle y croit vraiment. Il a une habileté de séduction… et une volonté… un