Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/300

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la salle à manger, madame Fargeau questionna :

— Qu’est-ce donc que cette personne que j’ai entrevue tout à l’heure, à son arrivée ?… Ce qu’elle est restée longtemps !

— Ah !… Je parie que tu es venue écouter à la porte ? plaisanta Maxime, subitement inquiet.

— Oh ! non, riposta Renée avec un sourire malicieux : la visiteuse était trop laide !

Francine, stupéfaite, relisait pour la troisième fois la lettre de Thérèse Robert :


« Excusez-moi, ma chère amie, de décommander notre dîner de ce soir. Je ne pourrai vous recevoir. Il m’est arrivé une chose extraordinaire. Hier, en vous quittant, j’ai trouvé chez moi quelqu’un — quelqu’un qui a la folie ou la perspicacité de m’aimer, oui, moi : la laide. Il me l’a déclaré avec des phrases contraintes et pourtant si éloquentes ! Je me plaignais de mon