Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/304

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dédaigneux et, bondissant au milieu de sa clairière, recommençait de brouter l’herbe sans écouter les appels que lui jetait l’enfant.

Moins sage ou plus opiniâtre que l’antilope, Maxime retournait ce soir chez Clarel. Mais ce n’était pas sans appréhension : quelle surprise lui réservait-elle encore ?… Il lui semblait qu’il était écrit que Francine ne lui appartiendrait jamais. Il se cingla d’une raillerie : « Si cette dernière nuit doit me voir consommer le péché à la manière des deux autres, je risque d’être échec et mat ! »

Il était honteux de l’émoi irrésistible qui serrait sa gorge et rétractait son estomac. Il grogna :

— Sapristi !… j’ai l’air d’un potache qui va passer devant l’examinateur.

À la porte de Clarel, il constata que ses doigts tremblaient en cherchant la place du timbre.

Francine lui ouvrit tout de suite ; elle était là, aux aguets ; elle avait déjà fait remonter sa bonne au sixième. Avant qu’il eût parlé, elle murmura :