Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/314

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Toute blanche, parmi les draps en désordre, elle s’allongeait, impudique. Avec sa brune toison ébouriffée, épanouie au-dessus du corps tendant sa longueur frêle en ligne droite, elle évoquait un iris noir sur sa tige pâle.

Maxime fût froissé dans son amour-propre : il se rappela ses précédentes maîtresses et leurs effusions, au sortir de la première étreinte… Celle-ci parlait déjà de le congédier. Pourtant, cette nuit… Il reprocha, se souvenant de ses ardeurs :

— Tu es donc menteuse quand tu aimes ?

— Fat !

Il la reprit contre lui. Dès qu’elle paraissait s’éloigner, il était mordu d’angoisse. Espiègle, Clarel chuchota :

— Et Thérèse ?… Maxime. Comment as-tu été capable… de cet héroïsme ? Je te l’avais imposé afin de te punir de ta participation à la gageure de Lorderie. De quelle manière t’a-t-elle accueilli, dis ?… Est-ce qu’elle n’était pas un peu comique ?

Cette fois, c’était trop : il avait supporté aisément de passer pour un ami traître, mais il