Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/313

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demande si la sensation de te dégrader, de profaner quelque chose, de commettre une action basse et défendue, ne pimentait pas l’attrait d’une possession, en somme, assez fade ?…

Fargeau fronça les sourcils : il n’était guère en humeur de se laisser tourmenter de nouveau. Il adorait Francine, certes… mais, il venait de le lui prouver amplement ; et il reconquérait toute sa liberté d’esprit à cette heure d’assoupissement et de bien-être.

Clarel insistait :

— Pourquoi te taire ?… Ce serait si amusant, ces petites confidences… Tu sembles à peine te douter, mon cher, que je t’ai ménagé savamment une série d’impressions inédites… Voyons… Ce serait gentil de les analyser.

Sous l’influence de cette conversation, Fargeau se sentit soudain beaucoup plus résigné à partir. Il se leva, après avoir effleuré les cheveux de Francine. Elle le retint, d’une phrase claironnée dans un rire clair :

— Je ne te devais qu’une nuit, mon ami… Si tu t’en vas ainsi, ma porte sera close demain.