Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/322

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Bonsoir, Clarel !

Et puis, il examina le compagnon inconnu de la jeune femme d’un œil intrigué. Alors Francine, désignant son suiveur, dit avec un flegme imperturbable :

— Ça… c’est un monsieur errant que j’ai trouvé dans la rue et qui veut à toute force que je l’adopte.

Les trois journalistes s’esclaffèrent. Le vieux galantin, confus, ne sut que résoudre : on se moquait de lui ; il avait grande envie de tourner les talons. Perrault, attendri par son attitude pitoyable, vint à son aide. Il proposa :

— Asseyez-vous donc, monsieur : vous payerez les bocks. On ne vous mangera pas : nous préférons boire.

Le vieux beau se rasséréna : ces gens, qu’il devinait recommandables malgré leurs façons débraillées, lui inspiraient confiance. Ils étaient gais : on devait s’amuser en leur société. Il resta. Et, entendant Perrault demander à Francine :

— Eh bien !… votre roman est lancé… êtes-vous contente ?