Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/321

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Clarel le toisa, ironique. Elle murmura d’un air dédaigneux :

— Venez si ça vous amuse… Vous assisterez à des choses curieuses.

Situé à deux pas de l’Écho National, le Café Sicilien était le rendez-vous de tous les rédacteurs du journal. C’était si commode : Perrault y déjeunait souvent ; et même, il y allait parfois à l’heure de l’apéritif, car le cycliste de l’Écho, dûment stylé, n’avait qu’à franchir quelques mètres afin d’avertir le rédacteur en chef de l’arrivée du « patron ». Lorderie y écrivait très souvent une lettre sans importance, pour avoir l’air d’y rédiger ses articles. Fargeau y fréquentait aussi, quoique plus rarement.

Ce soir-là, le café était plein. Francine eut de la peine à se frayer un passage à travers la salle, jusqu’à la petite table du fond où se réunissaient habituellement les collaborateurs du journal. Perrault y était installé en compagnie de Lapérolle, un de ses secrétaires, et de Bertin, un confrère du Quotidien. Perrault cria :