Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/325

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— Ah ! c’est vrai, dit Clarel. Lapérolle, passez-moi donc votre stylo… Au fait, j’ignore votre nom, mon cher monsieur ?

Le vieux beau se recueillit un instant ; puis, prononça avec componction :

— Calixte Chaloupiot… avec un t au bout.

— Avec un t au bout, répéta Francine. Elle éclata de rire : Non, quelle idée de s’appeler Chaloupiot ! Vous avez dû le faire exprès…

Tout en ricanant, elle griffonnait quelques mots sur la page de garde du livre. Elle dit :

— Voilà qui est fait.

Et releva la tête, regardant de nouveau vers l’entrée du café. Soudain, Francine tressaillit. Jacques Lorderie venait de pousser la porte mobile ; il s’avançait lentement, saluant des têtes de connaissance, à droite et à gauche. Il se dirigeait ainsi que de coutume, du côté de la table du fond. Lorsqu’il aperçut Clarel, assise auprès de Perrault, il eut un mouvement d’hésitation… Baste ! Il n’avait pas besoin de se gêner : Francine l’accueillerait sans déplaisir, ce soir…Au lendemain d’une mise en vente, la jeune femme oublierait l’ancien amant