Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/326

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pour ne voir en Jacques que le critique littéraire de Fiat-Lux : il connaissait si bien son caractère ! Elle désirerait se ménager une bonne presse.

Il s’approcha, tout souriant ; et ses premières paroles furent :

— Mes compliments, chère amie… J’ai lu Les Confessions.

Francine se pencha vers son sac à main, l’ouvrit ; Perrault la regarda farfouiller quelques secondes ; il crut qu’elle cherchait son mouchoir ; mais, en l’espace d’un éclair, il vit les doigts minces se relever, crispés autour d’un objet brillant… Une détonation crépitait et Lorderie s’affaissait en poussant un gémissement, avant que le journaliste se fût rendu compte de ce qui arrivait.

Ce fut un tumulte dans la salle. Lapérolle et Bertin s’était précipités, relevant le blessé qu’ils allongeaient sur une banquette. Des consommateurs, prudents, se sauvaient en renversant des chaises ; d’autres, curieux, se massaient autour de la table de Perrault. Une femme affolée courait de-ci de-là, en hurlant