Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/35

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— Hélas ! je le déplore assez… Mais celle-là ?

— Celle-là surtout… Les femmes dites supérieures apprécient d’abord la beauté physique du mâle, le côté charnel de l’amour… Il n’y a pas plus matérielle qu’une cérébrale… Elle n’ignore point le néant des divagations platoniques : où il n’y a rien, madame Méphisto perd ses droits. Francine ne te sera guère rebelle, don Juan ! Mon sort a plutôt lieu de m’inquiéter… Comment m’y prendrai-je, pour séduire Annie ?

— Écris dans quelque canard que mademoiselle Dumesnil possède une voix délicieuse et qu’il est honteux de laisser chanter au café-concert une artiste dont la place est à l’Opéra-Comique. Je connais Annie : c’est la reconnaissance même, et sa mère — prévoyante Cardinal — ne lui a enseigné qu’une manière de remercier les gens. Admire ma loyauté, Lorderie : je te fournis déjà des bottes de sept lieues et la partie n’est pas commencée…

— Parbleu ! Tu te sens assez fort pour me rendre des points avant de jouer aux dames.