Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/38

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par ses yeux noirs dont il remarqua la fixité profonde : elle le dévisageait lentement, longtemps, d’un regard presque machinal. Et Fargeau sentit très bien, tout à coup, que c’était là sa façon habituelle de regarder chaque objet, et qu’elle ne soupçonnait même pas la paisible hardiesse de ses prunelles insistantes, irritantes…

Maxime s’énervait : ce tête-à-tête silencieux l’imprégnait d’un malaise indéfinissable. Il poussa un soupir de soulagement lorsque Perrault — rouge, essoufflé — fit irruption dans son bureau.

Le rédacteur en chef se précipita au-devant de l’inconnue :

— Bonjour, chère amie, s’écria-t-il. Excusez-moi… Vous m’avez attendu… J’avais donné l’ordre de vous introduire ici, directement… J’étais chez le patron.

Maxime sourit. Perrault l’aperçut :

— Tiens, vous êtes là, Fargeau… Au fait, mademoiselle ne vous connaît pas : vous appartenez au journal depuis si peu de temps. Ma chère amie, je vous présente monsieur