Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pénétra dans la pièce en le refermant derrière lui.

Il embrassa le cabinet d’un coup d’œil circulaire : le rédacteur en chef ne s’y trouvait pas. Mais, debout, devant la cheminée, une longue jeune femme, grande et mince, examinait distraitement des clichés de cuivre posés sur le rebord de marbre. Fargeau la détailla, avec sa curiosité professionnelle d’homme à bonnes fortunes : elle avait une figure régulière et froide, aux traits un peu durs. Maxime la jugea d’origine espagnole, ou italienne : son teint rappelait la pâleur mate des chairs de Murillo, mais, la courbe arrondie du menton, la rougeur voluptueuse des lèvres charnues, le dessin minutieux des paupières sous l’ombre épaisse des sourcils évoquaient plutôt la manière du Vinci. Fargeau pensa : « Elle ressemble à la Belle Ferronnière… Fichtre ! Si j’étais à la place de Perrault, voilà une visiteuse que j’inviterais à monter à l’étage au-dessus. »

À son tour, la jeune femme le considéra. Maxime en éprouva un certain embarras, gêné