Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/41

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lancer le nom de Clarel au milieu de la conversation, — s’inspirant des commentaires de Lorderie, pour juger la jeune femme. Et voici qu’il éprouvait une stupeur à entendre Thérèse Robert protester :

— Francine est en butte aux médisances parce qu’elle a du talent… Voyez-vous, le talent, c’est un grand seigneur qui sort à pied : alors, les manants s’amusent à jeter de la boue sur son manteau.

— Ah çà !… Vous connaissez donc Clarel ? questionnait Fargeau, intrigué.

— Mais oui… Depuis qu’elle habite dans cette maison. Il y a dix-huit mois, elle a loué l’appartement d’à côté. Des rapports de voisinage se sont établis ; nos positions identiques d’artistes indépendantes, sans famille, nous ont liées très vite et très intimement.

— C’est drôle, ces hasards… Aurais-je pu me douter que vous êtes justement son amie !

— Pourquoi cela vous paraît-il singulier ?

— Parce que…

Fargeau s’arrêta et sourit. Il reprit sur un autre ton :