Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/42

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— Je suis en relations suivies avec un familier de Clarel : le critique Lorderie. Vous ne le fréquentez pas, je crois ?

— Lui ? Ah ! non, par exemple ; un homme qui a le nez retroussé et les joues en poire !

Thérèse ajouta à demi-voix, d’un air discret, informé :

— Certaines femmes ont bien mauvais goût… C’est si délicieux de contempler une créature parfaite… À la place de Francine, je ne me serais éprise que d’un être très beau… Elle possède un charme si original… Je vous assure qu’on l’apprécie sans bienveillance, quand on lui prête une sécheresse, un égoïsme d’arriviste. Mais aurait-elle cette âme froide, qu’il faudrait l’aimer, malgré tout. Lorsqu’une femme est attirante, on ne lui trouve aucun défaut… Et sa grâce lui octroie le privilège de se laisser chérir sans rien faire pour gagner notre cœur.

Maxime examinait Thérèse : avec ses yeux rouges, son petit nez camus aux narines serrées et sa face grêlée, la vieille fille lui semblait hideuse. Il eut un cri sincère :