Page:Marais - Les Trois Nuits de Don Juan.djvu/95

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— Si vous acceptez de m’accompagner ce soir à la Scala.

Malgré ses efforts pour se contenir, la jeune femme éclata d’un rire sonore dont la résonance égaya la boutique silencieuse :

— Mon cher, excusez-moi, mais vous êtes trop drôle !… Cet accent suppliant s’accorde si mal avec votre demande !

Maxime répliqua, agité du même trouble :

— Je suis en train de commettre une lâcheté, mais, c’est plus fort que moi… Vous souvenez-vous de m’avoir dit que vous ne trompiez jamais votre amant avant la rupture et que l’affection de Lorderie pour nous, vous empêcherait toujours de le trahir… avec moi ?

— Parfaitement.

— Puis-je en déduire que l’infidélité de Jacques modifierait votre manière devoir ?

— Certes. Les maris ont seuls le droit d’être volages. L’époux nous donne son nom, l’amant ne nous offre que sa chair : s’il la reprend, il brise toute attache.

— Eh bien !… C’est mal ce que je fais… Voici : j’avais une maîtresse, une petite chan-