Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/133

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moroses. Le banquier dévisage le grave personnage avec un intérêt soutenu. Je le pousse du coude.

— Vous connaissez ce monsieur, Landry ?

— Oui, un peu.

— Qui est-ce ? Comment s’appelle-t-il ?

— Que vous importe !

— Vous êtes poli, mon cher, quelle humeur ! Pourquoi ne le saluez-vous pas, ce monsieur, si vous le connaissez ?… Est-ce que c’est un honnête homme ?

— Espérons-le, grand Dieu !

Pourquoi Landry a-t-il accentué sa phrase avec tant d’intensité ? Dans mon étonnement, je lâche une imprudence :

— Dame ! Chez un magistrat, l’honnêteté existe à l’état professionnel !

Deux exclamations fusent ; l’une de Colin, l’autre de Paul.

— Comment savez-vous qu’il est magistrat ?

— Tu es donc en relations avec lui ?

— Zut !

À double question, brève réponse. D’ailleurs, le départ de nos voisins opère une diversion. Nous suivons des yeux le groupe qui s’éloigne, Sylvie dressant son buste élancé entre la cor-