Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/134

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pulente Fraülein et les épaules voûtées du père.

Paul reprend, après un silence :

— Je ne suis pas curieux, mais je voudrais bien savoir qui t’a dit la qualité de notre voisin ?

— N’as-tu pas entendu Landry Colin, tout à l’heure, me raconter que c’est un juge ?… Seulement, notre ami qui rêve à la lune, aujourd’hui, l’avait oublié cinq minutes plus tard.

Je paye d’audace, pour éviter une explication embarrassante. Nadine, ennuyée par ces débats, grogne en bâillant :

— Si on s’en allait ? Je m’embête, ici.

Nous nous levons. Landry retient Bernard, lui propose d’un ton décisif :

— Mon cher, voulez-vous laisser ces dames dîner et s’amuser sous la protection de Fréminet ? J’ai à vous parler, sérieusement…

Paul acquiesce, d’un air contraint, au désir de son associé. Nous nous séparons. Une conversation animée s’engage entre les deux hommes, restés à l’écart. Je les épie, intriguée. Comme l’auto démarre, je distingue la voix optimiste de Paul qui s’écrie :

— Trembleur ! morigénant le banquier.