Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/185

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« manchettes » : Le scandale Bouvreuil-Renaudel-Brochard… Le Gouvernement trempe dans toutes les canailleries »… Des polémistes me traiteront de crapule au cours d’un article à trois sous la ligne… Un député radical et millionnaire — l’un de ceux qui arrivent à la Chambre, dans leur auto de cinquante mille francs, pour réclamer l’impôt sur le revenu et pleurer la complainte du pauvre prolétaire, en suant à grosses gouttes sous leur pelisse fourrée de zibeline — interpellera, au sujet de ces « faits qui déshonorent la troisième République »… Et vous croyez, qu’à mon âge, je me fusse donné tous ces tracas pour avoir le bonheur de me faire engueuler à la tribune par le citoyen Jacasse ?… Non, madame. Le monde dira : « Léon Brochard a usé de son influence afin d’aider Jules Bouvreuil à se débarrasser de Landry Colin. » Les journaux publieront : « Brochard et Bouvreuil ont machiné l’arrestation d’un banquier incriminé, avec l’intention de spéculer sur la baisse »… Eh bien ! le monde et la presse se tromperont, madame, Léon Brochard se soucie autant de Bouvreuil que de sa première bavette. Léon Brochard est assez riche pour dédaigner les coups de Bourse.