Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/191

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— Paul… Je suis allée chez qui tu sais… Je l’ai prié, supplié d’intervenir en faveur de Landry Colin…

(Paul mâchonne sa moustache, sombre, l’air fâché.) J’ajoute, avec un peu de malice et de confusion :

— Mais, je n’ai pas eu le courage d’accomplir mon sacrifice… jusqu’au bout. Je m’étais imposé une tâche au-dessus de mes forces… Et j’ai dû revenir bredouille.

— Vrai ?…

Paul m’interroge, joyeux soudain, la physionomie éclairée d’un bon sourire. Il s’exclame :

— Ah que je suis heureux !… Vois-tu, j’étais dégoûté… Je me reprochais de t’avoir laissée agir… Je te détestais presque.

— Mais Paul… Songe que tout est à recommencer ! Mon échec brouille encore les cartes… Nous sommes vaincus, perdus…

— Quelle veine !