Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/245

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— Vous perdez ! Ce n’est pas étonnant : vous êtes si jolie… Heureux en amour, malheureux au jeu…

— Alors, vous devez gagner souvent, monsieur.

J’ai riposté assez haut. Mes voisins sourient. Le vieux galantin plonge dans la foule. Je me réfugie sur la terrasse.

Une nuit profonde et chaude. J’aspire avec sensualité les émanations parfumées qui m’arrivent de cette immensité bleu-sombre. Ô joie !… La mer est phosphorescente, ce soir… Je suis seule à la contempler… Elle semble m’offrir spécialement la danse multicolore de ses petites vagues, comme une fluide et fantastique Loïe Fuller… Encore une fois, la beauté des choses vient me consoler de la bêtise humaine.

N’importe ! Je sens que je vais terriblement m’ennuyer ici…

Ce matin, j’ai eu la fantaisie de patauger au milieu des Roches-Noires, bien au delà de la jetée des Anglais, sous la falaise d’Hennequeville. Sur la grève, c’est un grouillement