Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/285

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vos relations avec quelqu’un qui touche de près un adversaire de l’Agioteur

— Nadine est dans mon cas, ce me semble : à quel propos m’honorez-vous plus spécialement de cet aparté ?

— Je jugerais inutile de dire ceci à Nadine… Vous la connaissez, Nadine : une cervelle d’oiseau-mouche… Seulement, avec vous, chère amie, qui êtes une femme spirituelle, je craindrais, — me comparant toujours au Régent — d’être obligé de faire la fameuse réponse de Philippe à madame de Sabran… Alors, afin qu’il n’y ait point d’équivoque, passons un petit pacte, voulez-vous ?… Pour ne pas gâter une soirée charmante par des conversations épineuses, convenons de ne parler ni l’un ni l’autre de l’Affaire Colin… C’est entendu, hein ?

Bon ! Ça débute bien. Je dissimule ma déconvenue rageuse sous un sourire enjôleur.

On frappe de nouveau. Un garçon du bureau s’introduit timidement, tandis que M. Yves tempête :

— Allez-vous enfin me ficher la paix !

L’humble subalterne, sans se déconcerter, lui présente une carte de visite. Bourru, M. Yves