Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/48

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ses largesses supplémentaires… Landry, vous connaissez Paul ; son amour pour moi : cherchez là les seules raisons de ma chance actuelle. Ne la croyez pas le résultat heureux d’une diplomatie — inexistante… Je suis incapable d’habileté, je n’ai jamais su agir par calcul.

— Tant pis. Je parlerai même plus cyniquement encore, Nicole : je regrette que Bernard ait commis l’imprudence d’assurer votre liberté. Que votre luxe dépendit de lui, et vous raisonniez sans doute autrement.

— Je ne daigne point me formaliser de vos impertinences, Landry. Vous êtes un homme mécanique, un jongleur de chiffres, une machine à coups de Bourse… Si vous connaissiez ma vraie nature, comme vous me mépriseriez, mon ami ! je suis susceptible d’avoir du cœur, par moments, et je ne pourrais venir à bout d’une addition de dix nombres !… Je me découvre sous un vilain jour, hein ? J’ajoute une chose monstrueuse : si j’hésite à tromper Bernard, si, jusqu’ici, je ne l’ai jamais fait, ce n’est pas par vertu, ce n’est pas par scrupule, c’est par affection.

— Mais Bernard ne serait pas trompé puisqu’il ne saurait rien ! Nicole, vous êtes assez