Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/50

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mon épaule, la lettre que je rédige à l’intention de Paul ; où je relate fébrilement, de mon écriture rapide : votre visite, — Léon Brochard, — la concurrence que vous faites à Jules Bouvreuil, — les menées de l’Agioteur — et le plan équivoque agencé par votre cervelle artificieuse ?… Et si vous doutiez encore, vous me verriez sonner Lucy, lui remettre la lettre qu’elle descend à la boîte et qui partira pour l’Allemagne par le premier train postal, ô Landry Colin !

Mon courrier terminé, je me rappelle que, justement, la petite Nadine Ziska dîne ici, ce soir. Je vais m’habiller. La robe que je porte était assez bonne pour recevoir Landry, mais nous nous montrons doublement coquettes lorsque ce sont les yeux d’une femme qui doivent nous détailler — sans désir, donc sans indulgence.

Au moment où j’arrive dans le vestibule, on sonne à la porte d’entrée. Jacques vient ouvrir avant que j’aie disparu. Je me trouve nez à nez avec un petit jeune homme blond qui me salue profondément.

Tiens ! Julien Dangel ! Ah ! oui : la visite de digestion. Heureusement que tous les gens qui soupent chez moi n’ont pas la politesse de la