Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/103

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au plaisir d’être enfermé avec cette jolie femme, dans cette caisse étroite où se répandait peu à peu un chaud parfum mélangé de chypre, d’œillet, de cheveux de brune et de chair jeune.

Il frôlait sa compagne, sentant à travers l’étoffe la tiédeur de son épaule et de sa hanche. Il n’éprouvait aucun désir de parler, ne sachant que dire, pris d’une envie irrésistible de la saisir dans ses bras, de pétrir cette chair tentante dont l’odeur et le contact l’affolaient. Il se demandait : « Si je le faisais, qu’arriverait-il ? »

Et la conduite de Simone l’enhardissait. Il était certain de lui plaire : elle le lui avait témoigné assez clairement…

La jeune femme se taisait aussi, immobile, raidie à sa place. Romain l’examina : il admira son fin profil au modelé impeccable, au nez droit, au menton arrondi ; ce visage avait une expression étrange, émue, troublée : la pâleur de la face, le frémissement léger des