Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/124

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de luxure était complaisamment décrit durant trois cents pages avant de trouver son châtiment en guise de dénouement moral.

Et son jeune secrétaire lisait tout haut ces missives d’inconnues curieuses et romanesques qui proposaient à l’écrivain des rendez-vous dans une église.

Armand, souriant avec suffisance, regardait le jeune homme décacheter les enveloppes mauves ou grises, exagérément grandes et rectangulaires ou ridiculement hautes et carrées, noircies d’une écriture prétentieuse.

Tout à coup, le secrétaire lui tendit une lettre, discrètement, sans l’ouvrir.

— Eh bien, qu’est-ce ? interrogea Lestrange, étonné.

— Mais monsieur, il y a personnelle

— Enfant ! dit Armand d’un air condescendant. Lisez donc… Est-ce que nous ne savons pas d’avance que cette lettre débute ainsi : « Illustre Maître, je suis votre humble admiratrice »…