blie vite dès que nous cessons de tourner dans son orbe. Lorsque tu me jugeras bonne à marier, fréquentons un milieu où nous serons inconnues. Je me présenterai, par exemple, comme une jeune mariée — mal mariée — qui boude son époux et se fait chaperonner par sa mère. Ainsi, l’on ne verra en moi que la femme et non point la dot. L’homme qui me fera la cour s’adressera seulement à moi-même ; je suis suffisamment avisée pour juger mes flirts ; et, le jour où j’exciterai une passion véritable, je pourrai offrir ma main à celui qui ne la convoitait pas : un amant vraiment épris risque d’être un mari sincère.
— Ton moyen est bien romanesque, dit Mme de Francilly.
— Mais la vie n’est qu’une suite d’histoires invraisemblables !… Toute existence comporte son roman : alors, tâchons de l’écrire nous-mêmes afin qu’il soit réussi.
— Et si tu te brûlais à ton propre feu ?