Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/153

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— Monsieur, ne vous en prenez qu’à vous-même : vous m’avez démontré, en enlevant l’aînée, où mène une trop bonne éducation.

— Camille sera condamnée à rester fille : elle se compromet à plaisir.

— Mieux vaut un célibat volontaire qu’un mariage forcé.

— Vous ne m’avez jamais pardonné d’avoir séduit ma femme… Est-ce une raison pour ridiculiser mon nom ?

Camille intervint, avec sa rosserie enjouée :

— Voyons, Armand, vous prenez tout à rebours… Loin de vous ridiculiser, je vous fournis un alibi… Supposons que Simone vous trompe… Ma sœur est honnête ; mais dix ans de fidélité conjugale quand on ne s’entend pas avec son mari, c’est quand même un record ?… Eh bien, lorsque des amis charitables vous avertiraient de cette infortune vulgaire, vous seriez le premier mari trompé qui pourrait nier son déshonneur en répli-