Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/176

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La jeune fille s’assit machinalement sur une chaise tendue d’étoffe pourpre aux arabesques sombres, dans le minuscule salon meublé à l’orientale. Ses yeux s’attachaient sur les boiseries coloriées qui décoraient les murs d’une sorte de mosaïque.

Romain approcha un petit siège bas et s’assit tout près d’elle, presque à ses pieds.

— Je vous aime… Je vous remercie d’être venue.

Le jeune homme prononçait tendrement les banalités d’usage. Elle aussi obéissait au rite coutumier : elle lui abandonnait une de ses mains et l’écoutait avec un sourire vague. Mais elle n’était guère attentive…

Un sang-froid intempestif l’empêchait de goûter ce trouble exquis d’une aventure qui commence. Malgré elle, son esprit sans vertige examinait posément cet intérieur, sans oublier les détails, réfléchissant à mille petites choses étrangères à la chose qui avait déterminé sa présence en ce lieu.