Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/188

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Habitué par profession à se tirer d’embarras grâce à ses improvisations oratoires, le jeune député, dominant son trouble, répliqua sans se démonter :

— Ça ?… Eh bien, c’est votre lettre.

— Ma lettre !

— Dame ! oui, votre lettre…

Camille s’exclama :

— Vous avez de l’aplomb !… Vous savez bien que cette lettre n’est pas de moi !

Romain Vérani réfuta, avec une logique narquoise :

— N’est-elle pas signée, en toutes lettres : « Simone Lestrange » ?…

Camille, interloquée, resta muette.

Le jeune homme l’épiait d’un œil moqueur, songeant : « Ma belle amie, je vous tiens : si vous esquivez l’explication, moi j’échappe à la scène de jalousie. Car, si vous voulez me faire une scène, il faut commencer par vous expliquer sur ce double état-civil. »