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Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/189

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Et le jeune Vérani continuait de sourire en regardant Mlle de Francilly.

Frappée par la réplique de Romain, Camille réfléchissait seulement : « Mais il nous connaît l’une et l’autre sous le nom de Mme Lestrange… Et il n’a rien dit ! Il a eu la malice et la force de se taire !… Depuis combien de temps se joue-t-il de nous ? Laquelle suppose-t-il être la véritable femme d’Armand ? Il faut que j’essaye de le faire parler. »

Et, au moment où Romain s’attendait à recevoir une explication, ce fut Camille qui, par une tactique très féminine, en exigea une :

— Ah ! çà, monsieur, puisque vous saviez tout, pourquoi ne disiez-vous rien ? Je n’aime pas que l’on se moque de moi.

Son air offensé et son impudence amusèrent le jeune homme. Mais elle avait affaire à un adversaire qui ne se déconcertait pas facilement.

Il répondit, avec un naturel très bien imité :

— J’ai agi ainsi par tact : vous m’envoyez