Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/224

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Camille dit :

— Voici mon plan. À quatre heures trois quarts, nous partons d’ici. Toi : telle que tu es là… sans manteau, sans voilette, la ligne dégagée, le visage découvert, l’air d’une honnête femme qui ne va pas à pied chez son amant… Moi, au contraire, tout en restant suffisamment reconnaissable, je serai emmitouflée à la façon d’une femme qui se cache. Ton mari, aux aguets, nous identifiera l’une et l’autre et nous verra avec stupeur entrer ensemble chez celui qu’il croit ton complice. D’abord interdit, Armand hésitera, se consultera ; puis, l’impulsion de sa curiosité l’entraînera à monter derrière nous. Il nous trouvera prenant le thé en compagnie de notre hôte… Et quant à l’explication qui suivra, ne t’inquiète pas !… J’en fais mon affaire.

— Mais, que diras-tu ?

— Curieuse !… Va écrire ta lettre.

La comtesse de Francilly regarda finement la jeune fille en disant à Simone :