Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/230

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— Crois-tu ?

La jeune fille prononça ces mots incrédules avec un accent d’espoir. Sa mère acheva :

— L’inconnue équivoque a séduit son imagination : ne l’incrimine pas d’avoir réservé son âme pour la jeune fille qu’il épousera.

— Il ne veut pas se marier… personne ne l’y décidera.

— Pas même une femme habile ?… Alors, que vas-tu faire chez lui, tout à l’heure ?…

— Mais, couvrir l’imprudence de Simone… prétendit Camille en rougissant.

— Tu avais besoin de savoir ta sœur innocente pour lui offrir tes bons offices ? dit la comtesse en souriant.

— Ah ! maman, tu me devines trop bien ! s’écria Camille avec spontanéité. Mais pourquoi es-tu plus indulgente à ma faiblesse qu’à celle de Simone ?

— Il y a une différence entre les prétendus : tu m’offres un gendre potable, toi. Va !