Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/42

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pantes, chuchotaient en laissant échapper des rires étouffés ; et un vieillard grave, décoré, se tenait debout, gardant cette attitude rigide, sanglée, cet air cassant des anciens militaires. Un quart d’heure s’écoula.

Simone eut envie de s’en aller. Elle jugeait sa situation gênante et même comique à cette idée subite : « Dire que je suis en train d’attendre un homme si peu connu de moi que j’hésiterai peut-être à le reconnaître, quand il entrera. »

Au moment où elle se levait, il parut à la porte et s’inclina devant elle en disant :

— Il y a longtemps que vous êtes là ?… Excusez-moi, mais le garçon est obligé de nous chercher de salle en salle, quand on nous demande, et cela perd du temps… Voulez-vous venir par ici.

Simone le suivit dans une vaste galerie lambrissée de marbre où bourdonnaient des voix confuses dans un bruit de piétinements. Autour d’eux, c’était un va-et-vient de dépu-