Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/58

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dez-vous avec cette exquise Simone, — trop nonchalant pour mener deux intrigues de front : il pratiquait la fidélité du moment présent, à défaut de l’amour suivi.

La jeune personne se tournait vers lui en disant gentiment :

— Je vous remercie, monsieur, de votre obligeance.

C’était une brune alerte, souple et fine, une brunette Parisienne aux yeux mordorés et au teint délicat. Elle avait le regard vif et la voix douce. Elle était bien coiffée, bien chaussée, moulée des pieds à la tête dans un tailleur noir tout simple. Son élégance et sa distinction révélaient la race. Romain fut aguiché.

Il était d’humeur trop inconstante, malgré tout, pour qu’au lendemain d’une aventure avec une blonde, il ne trouvât pas toutes les brunes ravissantes. Et celle-ci s’avérait délicieuse. Jeune fille ? Jeune femme ? Elle ne paraissait pas plus de vingt-trois à vingt-cinq