Page:Marais - Pour la bagatelle.djvu/76

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treprise ne manquerait pas d’originalité. Déjà blasé par ses multiples maîtresses, Romain se plaisait à imaginer un roman avec cette future maîtresse qui avait tout pour exciter l’appétit des sens : la beauté, l’étrangeté ; l’attrait du mystère, et peut-être du danger… Mais qu’importe ! Rassasié des amours banales, le jeune Vérani se réjouissait d’être intrigué — même par une intrigante.

Toutefois, il se dit prudemment : « Je la laisserai ignorer que je suis le député des Bouches-du-Var… On ne sait jamais… J’ai déjà eu tort, en lui livrant mon nom… Bah ! ce nom de Vérani est aussi répandu dans notre midi que celui de Durand dans le nord… Elle pourra me confondre avec un parfumeur de Grasse ou un négociant en savons de Marseille. »

L’auto le déposait rue du Commandant-Marchand.

Ici, Romain fut désappointé : l’adresse indiquée par la fausse Simone était celle d’un