Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/107

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et sa main chercheuse effleura la taille de Gilberte, remonta lentement sous l’aisselle et vint presser doucement la forme tiède et frémissante d’un jeune sein renflé. La jeune fille ne résistait pas ; les ondes involontaires de sa chair trahissaient son adhésion. Marcel, grisé d’une joie rajeunissante, éprouvait l’émoi d’un collégien chiffonnant sa cousine. Il calculait la durée du premier acte, suivant de l’oreille les paroles finales qui lui annonceraient la chute du rideau et le retour de la lumière. Au dernier moment, une nervosité rendit l’étreinte de sa main plus impérieuse. Défaillante, Gilberte se rejeta en arrière ; et d’Arlaud l’entendit chuchoter distinctement, d’une voix étouffée : « Oh ! Jack… »

La salle se rallumait. Les occupants de la baignoire 7 se retrouvaient, corrects, à leur place. Marcel, un peu pâle, souriait vaguement aux phrases élogieuses du caissier, aux compliments de Denise, à la frimousse admirative de Suzanne, dont les yeux brillaient plus ardemment, avivés d’une lueur humide. Puis, il se tournait vers Gilberte qui, rougissante et congestionnée,