— C’est la plus jeune, celle qui a vingt ans.
— Elle est dactylographe, n’est-ce pas ?
— Ah ! pardon, monsieur d’Arlaud, vous confondez : c’est Denise, ma cadette, qui travaille pour une agence de copies… Elle a vingt-deux ans.
— Bon ! Voilà que ça s’embrouille ; gémit d’Arlaud. Aussi, pourquoi diable avez-vous plusieurs filles !… Au fait, nous allons être fixés.
Fouillant dans sa poche, Marcel en retira la photographie qu’il avait reçue tout à l’heure ; et, la tendant au caissier, il questionna :
— Ceci : est-ce mademoiselle Suzanne ou mademoiselle Denise ?
Regardant l’image, Tardivet s’écria :
— Mais c’est le portrait de Gilberte, ma fille aînée !
— Pour le coup, je n’y comprends plus rien !
Marcel d’Arlaud paraissait confondu. Le caissier ne l’était pas moins ; il demanda, avec l’autorité que lui conféraient ses droits paternels :
— Expliquez-moi, monsieur, comment il se fait que vous savez le nom de ma plus jeune fille, que vous connaissez la profession de la cadette,