Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/152

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vous pas que ce serait une union bien assortie ?

Le caissier examinait Jack d’un œil sympathique. Il répliqua avec effusion :

— Vous êtes un jeune homme très sage et très avisé : vos raisonnements se rapprochent beaucoup des miens. C’est vous dire, monsieur, que votre démarche me touche… Seulement, vous êtes un peu déconcertant… On ne demande pas, comme cela, à l’improviste, la main d’une jeune fille au milieu de la rue, surtout quand son père est attendu au bureau… Je ne peux pas vous répondre catégoriquement. D’abord, le lieu est mal choisi ; ensuite, me voilà en retard d’un quart d’heure : ça me met hors d’état de réfléchir… Je ferai part de vos intentions à Gilberte : laissez-nous quelques jours, pour décider… Tenez ! venez me voir dans une semaine.

— Mais je suis pressé, monsieur ! Si vous saviez…

— Eh bien, et moi donc !… Il est bientôt la demie !

Et, sans vouloir en entendre davantage, le caissier s’engouffra dans l’entrée de la banque.