Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/151

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un jour à la Société des Auteurs, vous vérifierez…

— Mais, monsieur ?… fit le caissier d’un ton interrogateur, tout en consultant sa montre avec inquiétude.

Surprenant ce mouvement d’impatience, Jack acheva précipitamment :

— Monsieur, voulez-vous m’accorder la main de votre fille ? Je vous jure de la rendre heureuse.

— Ma fille… Laquelle ? questionna Tardivet, ahuri.

— Gilberte. Je l’aime et je crois que je ne lui déplais pas… Ne me repoussez point ; défiez-vous de ceux qui ont pu vous faire concevoir des espérances trop brillantes sur l’avenir de Gilberte. La vie de théâtre ne convient pas longtemps à une honnête fille : elle s’y trouve en fausse position si elle ne veut pas accepter une position fausse. Vous êtes un homme raisonnable, n’est-ce pas, nous nous comprenons : avec moi, votre fille aurait une existence honorable, facile, agréable ; et si elle désire continuer sa carrière théâtrale, combien la situation de son mari le lui permettrait alors sans inconvénient ! Et puis, nous sommes en rapport d’âges… Dites, monsieur, ne trouvez-