Page:Marais - Pour le bon motif.djvu/18

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Et dépliant les feuillets de papier mince, Marcel lut à voix haute :


Maître,

« On prétend que le théâtre est le miroir de l’humanité. Moi, je pense que vous avez tourné ce miroir à l’envers : les jeunes filles trouvent toujours un mari dans vos pièces ; je vous assure qu’elles ont beaucoup plus de difficultés à en décrocher un dans la vie réelle.

« Que faut-il donc faire pour avoir la chance de vos héroïnes ?

« Excusez-moi si je prends la liberté de vous le demander. Quand j’étais petite, je croyais aux fées à force de lire les contes de Mme de Ségur. Depuis que je suis grande, je crois à la veine à force de lire les comédies de Marcel d’Arlaud. Et voilà pourquoi je viens vous consulter avec la même ferveur, Maître, vous qui mariez les ingénues comme d’un coup de baguette magique !